Si la statistique a droit de siège auprès de la beauté, le ratio atteint ici entre le signifiant et le signifié démontre que peu de mots suffisent à résumer ce qui pourrait être un roman de plus de trois cents pages.
Les portes qu'ouvrent les images de cette chanson à chaque ligne révèlent un monde immense et sans cesse renouvelé.
Voici la petite playlist de mon dernier trimestre de l'année. Voyage dans les "humeurs" de ces trois derniers mois.
À retrouver en plein écran sur Invidious
Pour mémoire, comme chaque année, la liste,quasi exhaustive, de mes lectures 2022, à laquelle il faut ajouter comme chaque année les lectures "jeunesse" faites pour le boulot, et un certain nombre de livres que je n'ai pas achetés, donc rendus à leur propriétaire et dont j'ai perdu les références (des BD, notamment).
L'année prochaine sera différente, je ne sais pas si j'aurai envie, le temps, les moyens de faire une telle liste. La nature de mes lectures devrait aussi évoluer, reflètera-t-elle moins mes gouts ? Rendez-vous dans un an...
Je ne sais plus trop si je faisais ça, déjà, mais je vais mettre en gras les lectures qui, en cette fin d'année, continuent de m'accompagner (dans ce sens que leur lecture est moins éphémère, sur la durée)
L'histoire a tout pour plaire : identifier des reliques antiques en plein conflit irakien, en naviguant entre les forces en présence, pour prévenir leur disparition.
Histoire de mémoire, histoire de préservation. Pas trop en fait.
Les personnages (masculins) sont puissants, infatués, trop sûrs d'eux, surnagent dans la guerre, les trafics, les relations internationales. Ils sont général, archéologue, chef terroriste, patriarche de monastère, chef de tribu. Ca sent le roman noir politique, le James Bond livresque. Ils tirent les ficelles, ils parlent peu. Ils sont tous très chiants, sûrs d'eux, le regard porté vers l'horizon, certains de leur victoire ou au moins de leur destinée. C’est l'écueil de ce roman : tout déborde, dans ce qui est dit. Des personnages de roman d'espionnage, taille "service secret de sa majesté", un paysage plus grand encore, aucune demie mesure, aucune balance, aucune tempérance. Dans tout cet étalage de muscles et de neurones, rien n'est finalement plausible (ou bien ça l'est trop, mais si la réalité peut ressembler à ça, elle doit être pire encore). Divertissant.
Photo de Levi Meir Clancy sur Unsplash : Sinjar, 2020
Rien que ce titre. L''ironie de ce titre... Où cet abîme pourrait être un lieu de promenade pour Dante.
Disons-le tout de suite, le récit n'a qu'un défaut, celui des livres courts quand ils sont bons : ils mordent, ils brûlent, laissent une trace, mais à peine un souvenir. C'est brillant, précis, chirurgical, mais on s'en remet presque trop vite. Par contre, y replonger les yeux, c'est ressentir la morsure aussi douloureusement. Ces mots-là sont habités.
Bel abîme est un roman explosif, un manifeste sur toutes les strates de l'absurdité, de la violence, du mensonge, et de l'incontrôlable colère qui en résulte. Il se passe en Tunisie, mais son universalité est évidente.
Dans le silence qui suit la jouissance.
L'amant apaisé sur le ventre de l'amante. Ses lèvres au creux de son cou.
L'abandon presque immobile, les corps à peine soulevés par leurs souffles. Les yeux clos, quelques frissons traversent une sorte de rêve suspendu loin encore de la lumière du jour.
L'amant soupire. Un long soupir, lent, lourd, tremblé.
Presque un chagrin.