D'une chambre, l'autre.
Ecouter Manset, encore.
"Je me souviens de ces instants où nous allions nous retournant, nous tenant par la main sous la pluie, les éclairs, l'écrin de la nuit
C’est une chambre à la Havane, dans la lumière qui se pavane, et nous étions sur le côté, dans une moite obscurité, et le vertige et la douleur, où l'on voulait rester mille heures,
C'est une chambre à la Havane, dans la lumière, plus capiteuse encore, que de l'éther, que du méthane
Je me souviens de chaque chose, je me souviens de chaque instant, du couvre-lit de satin rose que mordait le bout de ses dents
C'est une chambre à la Havane, dans la lumière qui se pavane, où tout est du parfum changeant, de la volupté, du caprice, et des chairs se mélangeant
Où tout s'emboîte et tout se glisse dans la lumière, plus capiteuse encore
L'un contre l'autre, jamais repus, jamais satisfaits contentés et revenants à pas comptés, comme deux enfants trop gâtés, quand le sable devient ciment, et que tout cela forcément va vers le ciel
Et la voila hébétée, même en hiver, même en été, jusqu'à faire couler le venin, de sa gorge aimée de velours, un sablier s'amenuisant, un moment vide, un moment plein, qui par ce cri serait venin, d'une couche en feu devenue quelques paradis mis à nu, où ses yeux sont noirs et puis bleus
Je me souviens de chaque chose, je me souviens de chaque instant,
C’est une chambre à la Havane, dans la lumière..."
Relisons aussi Zoé Valdés. Et pour ceux qui trouveraient encore que son écriture est trop crue et son désir indécent...
Relisons ce plaisir.
Écoutons le plaisir, et toujours, apprenons à faire jouir les femmes.