Mes parents me disaient qu'il ne fallait pas pleurer. Ou plutôt qu'il fallait garder ses larmes pour les moments importants.
Ils ne m'ont jamais dit ce qu'était un moment important.
J'ai appris à avoir mal sans pleurer. A rire sans pleurer. A gagner sans pleurer. A aimer sans pleurer.
A confondre mes émotions derrière des paravents, j'ai attendu une évidence. Celle du moment important.
L'évidence n'est pas venue.
Mon corps entier s'est éventré un après-midi sous l'assaut des questions. C'était le printemps, j'étais au jardin.
J'ai perdu en apparence.
J'ai gagné en perception.
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