Les Carnets du Grand Chemin

L'échelle de Jacob

Dans la catégorie "la récurrence de ce sujet est trop fréquente ces dernières semaines pour ne pas être un message caché à déchiffrer", ma paranoïa se porte cet été sur l'épisode biblique de l'Echelle de Jacob...

En gros, Jacob est fatigué d'avoir voyagé tout le jour. Il s'endort sur une colline et rêve d'une échelle qui monte jusqu'au ciel, parcourue par des anges, au sommet de laquelle se trouve Dieu (excusez du peu)...


Je me souviens

Conséquences d'un choix, certains choses trouvent leur fin. Après onze années de formations, je quitte le CNFETP et mes toutes petites fonctions de formateur-intervenant. Difficile pourtant de dire adieu à ces rituels, allers-retours de nuit, nuits d'hôtel solitaires, stress systématique, émulation professionnelle, syndrome de l'imposteur ; à cette petite famille, ces sourires constants, cet enthousiasme, ces encouragements, ce petit écrin, cette ville de crachin, de patrimoine, de concerts, à ce fleuve magnétique le long duquel j'ai souvent erré. Nantes n'est pas qu'une ville où perdre son parapluie. J'ai tissé au fil des années le long du cours de la Loire une sorte de protocole passionnel qui nourrira probablement ma nostalgie pendant quelques mois.


Processionnaires

Rien n'arrête l'eau. A Saint Malo, on croit qu'une forêt plantée sur deux rangs en quinconce devant les parapets brisera un tant soit peu l'énergie des marées. Mais la ville est assiégée par les vagues à chaque équinoxe, et les forts coefficients de marée sont de plus en plus redoutés. Reste la beauté presque spectrale de ces géants. D'autres en feraient une installation artistique, les malouins en font les sentinelles de leur ligne de défense. Buzatti aurait sûrement adoré.


Les reliques de Saint Blaise

Parce que c'est tellement drôle qu'il est difficile de croire qu'à un moment, ça ait pu être sérieux.


Peut-on se lasser ?

... d'un paysage ?
Comme un éveil, assez inexplicable. J'ai marché, comme je le fais depuis plus de 45 ans, sur cette plage infinie. J'y ai retrouvé le même plaisir, lumières, odeurs, mouvements, fraîcheur..., les mêmes habitudes... Des vacances normales.


Mais pourtant, me tournant vers la dune, je découvre un paysage fragile, singulier, puissant.
Il ne faut jamais trouver un paysage simplement "normal". Il ne faut jamais s'habituer à la beauté.
Il ne faut pas s'habituer à être simplement là. 
Il ne faut pas devenir le maître des lieux.


Un repère

Très haut. Froid malgré l'été.
Un joli point géodésique (encore).
Est-ce la pyramide, ou la petite géante à côté ? L'objectif formel, le repère métallique de Cassini pour cartographier le Mont Lozère ou la petite forme aux capacités insoupçonnables, qu'il faut contempler ?
Agathe grogne, ne veut pas, a la flemme, "préférerait ne pas"... Mademoiselle bof ne sait pas si elle aime ou pas. Elle ne sait pas si elle veut ou pas. Elle ne sait même pas que c'est la crainte du jugement des autres qui étouffe sa volonté.