Quittées les nationales, les routes deviennent rapidement montagneuses, c’est à dire sinueuses, grises, sonores, granuleuses. Passée la fourche, comme un portail géodésique caché dans le village, la route devient chemin, brouillard, gorge, tunnels. A droite, le torrent. La lumière disparait presque. Il faut plusieurs minutes de montée, sans visibilité, pour la retrouver. L'altitude se montre par les trainées, puis les voiles, puis un film plus tenace de neige fraîche poussé par le vent. Par le brouillard qui se déchire et la lumière incroyable qui nous renverse enfin.
La musique cette année ne m'a pas occupé autant que depuis de très nombreuses années. D'autres affaires, pas forcément intéressantes, mais, dirait-on, nécessaires, demandaient beaucoup d'énergie et d'attention. Moins de rock, moins de tension pop à des fins de chroniques Mowno, beaucoup moins de concerts aussi (ici, une vraie lassitude) mais plus de frissons sur France Musique, peut-être, ici et là, puisque les verbiages de l'actualité et les mini-crises auto-générées m'éloignent de toute forme de média proposant de l'info ou de l'analyse.
Abracadabras reste cette liste de titres "shazamés" au gré des écoutes, principalement composée de titres "classiques", mais pas que...
Et paf, nostalgie.
Je suis vieux, en transition pro, un aller-retour à Mamers aura suffi à faire resurgir quelques souvenirs, symboliques et synthétiques de ces vingt années d'enseignement.
Je sors donc de ce comité qui vient de valider mon financement et ainsi mettre un terme au pénible, laborieux et si long dossier bancaire de la boutique, et je me dirige vers Mamers, pour découvrir la simulation de mes enseignes.