Introït

Posté par Nico dans Voir - 10 janvier 2024 18:53

Quittées les nationales, les routes deviennent rapidement montagneuses, c’est à dire sinueuses, grises, sonores, granuleuses. Passée la fourche, comme un portail géodésique caché dans le village, la route devient chemin, brouillard, gorge, tunnels. A droite, le torrent. La lumière disparait presque. Il faut plusieurs minutes de montée, sans visibilité, pour la retrouver. L'altitude se montre par les trainées, puis les voiles, puis un film plus tenace de neige fraîche poussé par le vent. Par le brouillard qui se déchire et la lumière incroyable qui nous renverse enfin.

Dans cette approche fantomatique du massif de Chartreuse, Josquin Des Prez emplit l’habitacle, accompagne notre ascension timide, fascinée, inquiète. Ainsi s'annonce 2024 en ses premières heures. Irréelle, magnétique, belle à pleurer. Inattendue.

Rien ne pouvait laisser présager, à cet instant encore, que nous puissions avoir besoin des raquettes (que nous décidons de laisser dans le coffre)

Sortir de la forêt est toujours mon moment préféré en randonnée. Mais arriver sur un plateau enneigé en faisant la trace, c'est indicible.

Ascension terminée, (fatigués de devoir lever hauts les pieds, sur la fin) heure de manger bien calés dans la poudreuse.

Puis rejoindre les traces et les autres marcheurs. Les lignes se tissent presque naturellement.

Perspectives dans la descente

L'objectif initial. Confit dans son silence. Le son d'une cloche dans toute la vallée, chaque demie-heure.