Song To The Siren

Posté par Nico dans Ecouter - 17 mai 2022 16:10

D'abord, il ne s'agissait pas de Song To The Siren, mais d'un titre intriguant chanté de manière chamanique par Springtime. Ça sonnait étrangement folklorique pour ne pas être un traditionnel celtique.

Après, la curiosité aidant, la pelote s'est détricotée, comme toujours...

Donc, c'était bien un traditionnel irlandais, régulièrement pillé, interprété aussi bien par Loreena McKennitt (harpe trad) que Sinnead O'Connor (pop), Rory Gallagher (guitar hero) ou Mike Oldfield (new age). Celle dont l'interprétation semble faire l'unanimité et constituer une référence, est Ann Briggs, égérie précoce et intransigeante du revival trad-folk des années 60, refusant tout compromis avec le modernisme, elle a disparu, ou presque, aussi vite qu'elle a été adulé (ça me l'a rendu immédiatement sympathique, évidemment). Cependant, sa manière de chanter influence encore les plus connues des chanteuses trad anglo-saxonnes.

(Version terriblement patrimoniale et nécessaire)

Au registre es reprises remarquables, notons les variations autour du thème, par Jimmy Page (oui, celui de Led Zeppelin), dans la catégorie "débauche de virtuosité" (on apprécie ou pas). 

Le son, l'attitude, et quelque chose dans la mélodie, me faisaient penser alors à Tim Buckley penché sur sa douze cordes, chantant Song To The Siren, et même si je savais pertinemment que ce titre n'était pas un traditionnel à proprement parler, sa nature folk et le nombre de reprises existantes lui confère un statut patrimonial.

Sautant alors de Charybde en Scylla, c'est par un autre membre de Led Zeppelin, Robert Plant, qu'on arrive à Buckley :

(Préférez toujours les originaux !!)

Puis l'interminable liste de reprises s'étirait sous mes yeux, et je constatais que cette chanson m'accompagnais depuis de très nombreuses années. Que ce soit Liz Fraser, Robert Plant, Susheela Raman, Bryan Ferry ou Sinead O'Connor (encore), j'avais eu leurs versions entre les oreilles à un moment ou un autre. Comment peut-on être tellement accompagné par un son et ne pas s'en rendre compte ?

Jusqu'à Amen Dune avouant lui-même (et à contrario de l'assertion sur toujours préférer les originaux), que son interprétations'appuie sur la version de Liz Phraser, tentant de mêler le coeur de Buckley et le corps de This Mortal Coil. Laissons-lui le mot de la fin, puisqu'il faut finir (mais la vie de Buckley mérite qu'on se penche un jour dessus, ainsi que les paroles de sa chanson et leur modification, assez incroyable, par la postérité)

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